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Docteur Louise Schmidt, Ostéopathe
I. Fonction des kystes de Tarlov
Les kystes de Tarlov sont des hernies (dilatations) remplies de fluide céphalo-rachidien le long du fourreau dural au niveau des vertèbres lombaires sacrées au niveau des racines nerveuses. Les kystes arachnoïdiens « spinaux » sont des formations semblables le long des racines supérieures des nerfs : cervicales et thoraciques. Actuellement le terme « kyste de Tarlov » est employé souvent pour décrire l'un ou l'autre kyste.
Les kystes symptomatiques emprisonnent les nerfs, en particulier les axones des nerfs sensoriels. N'importe quelle augmentation de pression dans ou sur les kystes augmentera les symptômes et les dommages causés à ces nerfs. Ce n'est pas la même chose que pour des muscles endoloris qui ont simplement besoin de s’ajuster. Tout exercice qui augmente des symptômes, tels qu'aller à vélo ou faire des flexions, doit être évité. Les exercices qui n'augmentent pas les symptômes doivent être encouragés.
Le corps maintient l'homéostasie : équilibre. La marche de façon rapide et/ou la douleur augmente le rythme cardiaque, la pression artérielle, la pression du LCR. Quand on est en position verticale, cela signifie que ces kystes peuvent agir comme des ballons remplis d’eau et augmenter de taille, causant plus de pression, plus de symptômes. L'exercice plus la douleur signifie ajouter (ou multiplier) la taille, la pression et les symptômes.
La position assise initie une pression externe venant du dessous sur tout ce qui se trouve dans l'abdomen : kystes, nerfs, entrailles, etc. Alors qu’en position debout ou assise, les kystes ne se vident pas et toute pression ajoutée est aussi ajoutée à ce qui est déjà comprimé. C'est probablement la raison pour laquelle le fait d’avoir l’intestin plein, et/ou la vessie peut faire augmenter les symptômes. Se plier, lorsque l’on est en position assise ajoute de la pression venue du haut, emprisonnant ainsi les kystes entre deux sources de pression. Les kystes antérieurs (avec compression du nerf pudendal) peuvent réagir davantage que les kystes postérieurs, mais ces derniers induisent également des problèmes tels que : douleur des pieds, engourdissement des jambes, faiblesse des muscles, etc.).
Si les patients restent assis trop longtemps, (selon l'état et l'endroit de leurs kystes) ils peuvent développer beaucoup d'engourdissement, avoir des organes internes qui se contractent, des réactions de spasmes prolongés et des douleurs accrues.
J’en conclus que l’équilibre normal est perturbé par l’effet de la pression des kystes sur les nerfs parasympathiques et sympathiques qui, entre autres, aident à régler cet équilibre. Parfois la position allongée sur un côté avec les jambes droites soulage la pression et permet aux symptômes de décroitre.
II. Structure/formation des kystes de Tarlov :
Pensez aux fibres arachnoïdiennes comme à une toile d'araignée, y compris les trous, entourée par le LCR qui circule en-dessous (l'espace sous-arachnoïdien) et à travers la toile d’araignée (couche arachnoïdienne, espace sous-dural), qui suspendent les fibres des nerfs au milieu du LCR protecteur. La Dure-mère est la plus dure des membranes externes qui garde le LCR à l’intérieur du fourreau dural. La pie-mère et l'arachnoïde sont issues des mêmes cellules embryonnaires, même si la pie-mère colle aux nerfs et l’arachnoïde colle à la dure-mère : les trabeculae (traverses) pia-arachnoïde s’étendant entre elles.
Alors arrive un moment où l’araignée est dans un » mauvais jour ». Au lieu de faire une toile solide et bien structurée avec des trous, elle fait un sac/ballon qui n'a pas de trous, mais, comme dans un cul-de-sac, une entrée, pas de sortie. Le LCR entre. Si il existe une valve, le fluide ne peut pas en sortir. Et le sac ou le ballon qui n'est pas structurellement sain, ne protège pas les fibres des nerfs comme le ferait le modèle de « toile » normal. Parfois cette araignée est dans un très mauvais jour et fait même passer les fibres des nerfs dans la paroi du ballon (ou oignon).un jour vraiment mauvais et inclut même passer les fibres de nerf (malformation lors de la formation de l’ensemble pia-arachnoïde?) à travers la membrane du ballon.
Je ne sais pas encore pourquoi l’ « araignée » en vient à un si mauvais jour alors qu’elle fabrique la membrane arachnoïdienne, probablement avant la naissance. Mais il se peut que les villosités arachnoïdiennes, qui permettent normalement au LCR de sortir du système nerveux central à travers la dure-mère vers l’espace épidural, soient l’endroit où le « mauvais jour " se produit parfois. Le LCR coule dans les villosités au lieu de couler à travers, formant ainsi les ballons. Ceci expliquerait également comment il parvient à se pousser en dehors de la dure-mère. Un des secteurs qui contient le plus de LCR est le sac dural qui se prolonge vers le bas à partir de S2. Les villosités doivent également avoir une certaine sorte de « valve » pour réguler la sortie normale du LCR sans qu’il y ait refoulement de fluide extradural ou de sang dans l'espace sous-arachnoïdien (une partie de la barrière hémato méningée).
Ceci permettrait d’expliquer aussi les modèles « familiaux » de la formation des kystes… tout ce qui est apparenté à ces « araignées » , ou alors la génétique, ou la physiologie permettant à de petites anomalies des villosités arachnoïdiennes de devenir de grands ballons. Car il n’est pas exclu la reproduction d’une petite variation génétique permettant la formation de ballon qui passerait facilement de génération en génération.
Il y a beaucoup de preuves fortuites qui tendent à prouver qu'un certain genre de trauma (viral, physique, diététique ?) peut déclencher le fait que ces « ballons » se dilatent, ou qu’ils exercent une pression externe sur les kystes, avec comme résultat une compression des nerfs.
Sources: Dr Louise Schmidt-MD osteopathy for The Tarlov Talk Forum and the Tarlov Cyst Association
"http://www.tarlovcyst.net"
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