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Cas 87,93 : Kystes méningés rachidiens
Signes cliniques et anatomopathologiques :
- Dénommés aussi kystes arachnoïdiens, kystes périneuraux de Tarlov, kystes lepto-méningés,
- Ils représentent environ 1e toutes les masses intra-rachidiennes.
- Ces kystes sont en fait des diverticules méningés communiquant dans la majorité des cas avec les espaces sous-arachnoïdiens.
- La plupart de ces masses sont des kystes arachnoïdiens extra-duraux. Certains sont intra-duraux et peuvent extrêmement rarement présenter les deux composantes. La majorité sont congénitaux et idiopathiques. Les autres étant acquis secondairement à un trauma, une chirurgie, une myélographie au pantopaque, une infection, une hémorragie sous arachnoïdienne, ou une anesthésie péridurale.
- Signes : la présentation clinique dépend de la taille et de la localisation de la formation kystique. Bien que le plus souvent asymptomatiques, des signes de compression radiculaire ou médullaire peuvent être présents. Les kystes arachnoidiens cervico-dorsaux peuvent être responsables de signes sensitifs segmentaires telle une hyperesthésie (1/3 des cas) avec spasticité avancée des membres inférieurs (2/3 des cas). Les kystes lombo-sacrés peuvent engendrer une radiculopathie avec lombalgie et radiculalgie, ou des paresthésies dans les membres inférieurs ou la région fessière ou périnéale. Des troubles sphinctériens peuvent être présents. Typiquement, la symptomatologie peut fluctuer avec les changements de position et peut s’aggraver en position debout du fait du remplissage du kyste.
- Les kystes cervico-dorsaux sont plus fréquents chez l’adolescent et les kystes lombo-sacrés plus fréquents chez l’adulte.
Caractéristiques IRM
Morphologie
Les kystes méningés rachidiens à contours bien limités ont été classés en 3 sous-types par Nabors et collaborateurs : ceux de type I sont extra-duraux sans con tenu radiculaire tels les méningocèles intra-sacrés ; ceux de type II sont extra-duraux contenant une racine nerveuse comme les kystes périneuraux de Tarlov, et ceux de type III sont les kystes intra-duraux, congénitaux ou acquis, et peu fréquemment associés à des dysraphismes rachidiens.
Les kystes de type I sont probablement d’origine congénitale, se développant à partir du sac dural auquel ils sont connectés à travers un pédicule habituellement retrouvé à l’émergence d’une racine nerveuse dorsale. Ces kystes sont difficiles à différencier du type II sur l’imagerie. Les méningocèles intra-sacrés extra-duraux occultes sont inclus dans cette catégorie. Ces kystes peuvent être fréquemment,t associés à un élargissement des trous sacrés et à un « scalloping » vertébral sans défect des corticales sacrées antérieures ou postérieures. Le kyste est attaché à l’extrémité caudale du sac dural par un pédicule. De tels kystes arachnoïdiens doivent être différenciés des méningocèles sacrés antérieurs s’étendant à travers un defect sacré vers le pelvis, et fréquemment associés à d’autres anomalies congénitales (tératomes, dermoïdes, lipomes, anomalies de développement uro-génitales ou ano-rectal)
Les kystes de type II sont des kystes péri radiculaires, avec un ostium large, souvent multiples, et plus fréquemment retrouvés dans la région sacrée. Ils peuvent aussi être sous-divisés en kystes péri-neuraux ou kystes de Tarlov et en diverticules méningés. Les kystes de Tarlov surviennent en aval du ganglion rachidien postérieur, contiennent des fibres nerveuses ou du tissu nerveux au sein de leur paroi et ne présentent pas habituellement de communication avec les espaces arachnoïdiens péri-neuraux. Les kystes péri-radiculaires sont habituellement petits dans la région rachidienne supérieure pouvant être plus larges en topographie sacrée (jusqu’à 3 cm). Les diverticules méningés surviennent en amont du ganglion, contiennent des fibres nerveuses à l’intérieur de la cavité kystique et communiquent largement avec les espaces subarachnoïdiens.
Près de 75es kystes extra-duraux, à l’exception des kystes de Tarlov, sont situés en région thoracique, le reste étant en topographie lombo-sacrée ou, même, rarement, cervicale (moins de 5 La majorité se situe en arrière ou latéralement par rapport au sac dural. La moitié d’entre eux peuvent s’étendre vers le trou de conjugaison. Ils sont habituellement larges, communiquent avec les espaces sous arachnoïdiens et peuvent s’étendre verticalement sur plus de 6 niveaux vertébraux.
Une érosion osseuse du trou de conjugaison, ou canal rachidien avec élargissement est présente dans la majorité des kystes extra-duraux.
Les kystes de type III sont beaucoup moins fréquents que les précédents, de localisation intra-durale et d’origine congénitale ou acquise. Pratiquement 75ont trouvés en région dorsale. La plupart des kystes congénitaux sont situés en arrière de la moelle à l’inverse des kystes acquis qui tendent plutôt à être en topographie antérieure par rapport à la moëlle.
Signal
- Les kystes méningés arachnoïdiens ont un signal identique à celui du LCR intra-thécal.
- SEpT1 : iso-intense au LCR (signal hypo-intense)
- SEpT2 : iso-intense au LCR (signal hyper-intense) ou plus hyper-intense que le LCR dans le cas de kyste cloisonné.
- Une diminution de signal en Pt2 se voit dans les cas de kystes largement communicants en rapport avec la présence de turbulences et mouvements de flux de LCR, responsable d’un déplacement des spins avec perte de signal en séquence Pt2
Contraste
- Les kystes congénitaux ne montrent pas de rehaussement après injection..
- Les kystes acquis peuvent montrer un faible rehaussement périphérique et/ou radiculaire.
- En cas de rehaussement périphérique plus épais, d’autres étiologies doivent être recherchées telles : kystes synoviaux ou les kystes neuro-entériques (hyper-intense au LCR en Pt1), les kystes dermoïdes ou épidermoïdes, les tératomes.
Extrait de « Imagerie par résonance magnétique de la tête et du rachis »
Cas 87,93 : kystes méningés rachidiens, pages 684 et 685
Par Jean Claude Tamraz, C. Outin, M. Forjaz Secca - 2004 - Medical - 717 pages
Editeur : Springer Verlag
Principes d'imagerie par résonance magnétique de la tête, de la base du crâne et du rachis
Approche anatomo-clinique et guide d'interprétation
Tamraz, J., Outin, C., Forjaz Secca, M., Soussi, B.
2ieme ed. revue et augmentée, 2004, XII, 717 p., Broché
ISBN: 978-2-287-59742-8
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